Ici sont réunis les textes écrits et postés au cours de ce voyage Birman

 

Je me souviens avec humour des premiers temps où 20 minutes assis sur un coussin de méditation les yeux fermés semblaient durer une éternité, et où seul le gong de fin procurait un sentiment de libération. Aujourd’hui, c’est lorsque je m’assois sur ce coussin pour fermer les yeux que je perçois enfin le chemin de ma libération. Que dire alors du choix difficile que j’ai fait de partir en Birmanie afin de surpasser les limites à la liberté, et découvrir toujours plus loin ce sens que j’ai tant cherché. 7 semaines de méditation, 7 semaines d’une aventure immobile, où l’esprit se confronte à un miroir, dans un face à face sans concession. Il est loin le temps des 20 minutes…

Mais partir c’est aussi quitter ce à quoi l’on tient, ceux que l’on aime. Chaque séparation est une souffrance même lorsqu’elle se fait au nom d’un idéal, et il est difficile de faire le choix que rien ne soit plus comme avant sans avoir peur de perdre l’essentiel. Tout comme il est difficile d’accepter de perdre le confort et le réconfort d’un quotidien prospère.

Et même si il me faut avancer à contre courant, j’ai choisi de faire ce que je crois le plus juste, marcher librement à la lumière de ce qui fait sens pour moi. Une marche pas toujours confortable, source parfois d’agitation et de difficultés en tout genre.

J’ai choisi de partager ici certains instants de mon aventure et je tiens encore à remercier tous les regards, mots et attentions bienveillantes dont j’ai pu profiter au jour du grand départ comme lors de mon retour.

Arrivée réussie

Un petit billet pour lever toutes les inquietudes. Je suis bien arrive apres ce long voyage ou le manque de sommeil et le decalage ont envoye mon cerveau sur mars ( c est a dire une planete plus loin que d habitude ). J ecris avec un clavier bilingue ou les accents n existent pas, ce n est donc pas l alcool qui me fait ecrire ainsi. Actuellement, je lutte contre le sommeil ( il est presque 7 h du soir ) , ce qui ne m a pas empecher de faire une longue sortie dans le plus grand temple de Rangoon. La ballade a ete moins fatigante que le guide birman deguise en ami qui m a assomme de paroles.

Etant donne la lenteur des ordinateurs, il me semble difficile de poster des photos, mais j ai pas dit mon dernier mot.

A bientot dans un billet un peu plus riche

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Le grand Jour

Et bien voila, après quelques jours d’acclimatation , je m’apprête à me jeter à l eau et faire de chaque jour une expérience unique. J’espère trouver encore le fil de ce qui m’a conduit jusqu’ici et le suivre d’instant en instant, tel qu’il est.
Bien sur en ce moment, le sol est un peu instable, et mon esprit décrit la grande palette des sensations: Joie . angoisse, certitude, doute. Heureusement, l’énergie qui m’anime ne défailli pas et je vis chaque instant comme une pièce d’un grand ensemble qui s’écrit déjà depuis longtemps.
Il est difficile de partager ce qu’on a déjà du mal à exprimer pour soi, mais je peux dire que chacun des jours à venir aura le gout d’une aventure particulière, nourrie à la lumière d un face à face ( avec soi) sans compromis.

J’espère gouter à la sagesse et à la liberté, que seule confère la connaissance

Mais pour commencer, il faut se jeter à l’eau. C’est fait !

PS prochaines nouvelles dans 10-15 jours

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My name is Biew

Echappant à la surveillance de mes geôliers, contournant les miradors, me faufilant sous les barbelés, manquant de peu d’être dévoré par des chiens affamés, j’ai réussi à me libérer de ma prison. Mais non ! je rigole !! A 30 mn du centre, se trouve un café Internet. Cette traversée du village voisin montre à quel point la notion politiquement correcte de pays en voie de développement est bien gentillette face cette promenade dans cet autre monde. M’enfin, me voila !
Avant tout, je tiens à dire que je vais très très bien. Pas de fatigue, pas de tension, l’esprit affuté et en très très bonne forme. A mon départ de Rangoon, je redoutais un peu ( beaucoup ) de me retrouver dans un camp de méditation, régi à la mode martiale ou la souffrance est le prix du progrès. Et bien pas du tout ! Je suis dans un endroit ou chacun profite d’une très grande liberté. Pas de contrainte (sauf le respect des autres). Cet endroit est un magnifique outil mis librement à disposition de tous ceux qui veulent s’adonner à la pratique de la méditation, selon leur propre motivation et l’énergie qu’ils veulent bien y investir. Chacun trace sa feuille de route, sans devoir en rendre compte à qui que ce soit. Ici, pas de lavage de cerveau ni de farcissage de crane, personne pour me souffler quoi penser du monde, des autres, de moi. Chacun mène son aventure et peut si il le veut questionner le Maitre ( pas du Monde, ni le mien, mais de méditation)
Bien sur, j’investis beaucoup d’énergie dans le pratique, mais je vis cette aventure tellement naturellement qu’aucune fatigue sérieuse ne vient troubler mon exercice. Pour faire rigoler la troupe, je me lève a …..3h30 , me couche vers 20h30 et 21 h, et cultive continuellement un esprit attentif durant ce temps.
J’aurai l’occasion plus tard de raconter plus en détail cette aventure, d’ici là, le petit fils de David Carradine ( dans Kung Fu) vous salue bien fort

PS : Biew est le nom qu’arrive tout juste à prononcer le Boss pour dire guillaume. Non, je ne porte pas la robe safran et je n’ai pas encore changé de nom

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Merci pour votre grande générosité

Ca y est, je vole. Mes tongues ne touchent plus le sol quand je me déplace et je peux désormais passer au travers des murs. Enfin, c’est surtout quand je dors que ça arrive. Sinon, je vis chaque jour une aventure incroyable, une aventure ou on se déplace pas, et pourtant je ne suis jamais allé aussi loin.

Derrière les certitudes du quotidien, se dévoile un univers plus grand encore. Un monde dans lequel souffle un vent d’une incroyable fraicheur, vivifiant même les âmes usées. Une aventure où chaque instant est un enrichissement. Je ne parle pas d’un monde mystique peuplé de lémuriens ou autres animaux fantastiques. Je parle du monde que je partage avec vous, mais où la méditation étire toujours plus loin les mailles de filets que l’on croyait jusque là infranchissables. Il est alors possible de se glisser au travers des espaces, et la sensation de liberté qui en découle est tout à fait incroyable. Bien sur, il y a souvent des espaces que l’on ne préférerait pas voir, des difficultés que l’on ne souhaiterait pas rencontrer, des visages que l’on souhaiterait effacer ( le sien même parfois), mais celui qui sait faire face apprend toujours. Encore faut il pouvoir le faire, et c’est aussi une aventure que la méditation soutien
Voila une partie de mes journées.

Et avant de retourner au centre de rétention volontaire, je voulais vous remercier pour votre grande générosité. Le principe de fonctionnement du centre repose sur le don. J’ai donc décidé ( c’est un classique ici) d’offrir le petit déjeuner , le déjeuner ( je rappelle qu’il n y a pas de diner) et le jus de 4h à tout le monde, le 29 décembre. J’ai également décidé d’en partager les mérites avec vous (ceux qui le veulent bien, évidemment), et je connais pas mal de karmas cabossés à qui ca ferait pas de mal ( Pascal et Jean Lou les premiers, c’est a dire moi même). Ainsi, à l’entrée de la salle de repas sera affiché Guillaume, family and friends. Le partage des mérites étant un autre grand classique. Mais ne vous inquiétez pas, je ne viendrai pas vous gratter les poches à mon retour pour renflouer les caisses. C’est surtout une façon de penser a vous

L’ heure du retour a sonné. Je crois que je vais en reprendre encore une petite louche.

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De New-York à Barbes … Bonne année

Cette fois c’est mon esprit à lui seul qui envahit le web, plus besoin de clavier ni d’ordinateur pour écrire ces billets, il me suffit d’y penser. Internet, c’est du passé ! Malgré toujours plus de nouveaux pouvoirs, je ne manque pas l’occasion de vous souhaiter à tous une très bonne année. Pour ma part, il n’y a pas trop de différence entre hier et aujourd’hui tant ce voyage statique me comble chaque jour. Je suis gratifié d’une sérénité jamais égalée.
La vie se dévoile, se dénude et offre le spectacle d’une liberté pour laquelle, souffrances et joies sont les 2 faces de la même pièce. Il me faudrait un peu plus de temps pour expliquer ce que je dis, mais sortir de ma bulle méditative pour écrire ces billets, c’est un peu comme passer de New York à Barbes en un claquement de doigt. Ca perturbe ! (je sais aussi que mes expressions et mon orthographe sont friables, baignées en plus dans un milieu anglophone. Toutes ces heures de dictées foutues à l eau !!)
Je souhaite simplement que chacun de vous prenne le plus grand soin de ses inspirations, et que vous viviez pleinement chacun de vos instants.

Réflexion de début d année

WE CAN NOT GET WHAT WE WANT, WE CAN GET WHAT WE DO ( en anglais birman)

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Allo Houston … ici Rangoon

Et bien oui, c’est ici que les athéniens s’atteignirent !!! J ai quitté hier ma bulle du voyageur immobile de façon assez naturelle, comme si elle s’était imposée à moi doucement. Je pars du centre en paix même si la séparation n’est pas simple. J’y ai vécu une aventure extraordinaire, ou chaque jour, chaque instant était une source d’une profonde connaissance, donnant parfois même l impression d’être la source de toutes les sources. J’y ai tellement appris, sur moi, sur les liens que j’entretiens avec le monde, avec vous, qu’à cet instant , je suis incapable d’en rendre compte. Impossible de dénombrer une si grande richesse. Il est trop tôt pour tirer des conclusions, mais plus j’apprenais et plus je me rendais compte que je ne savais rien, et pour paraphraser Gabin : Je sais que je ne sais rien
J ai bien peur qu’ il me faille plusieurs vies pour avancer plus loin sur ce Chemin.

L’arrivée, le plongeon dans un Rangoon effervescent m’a fait l’effet d une bonne petite électrocution. Les bruits, les odeurs, les lumières, la foule m’ont littéralement sauté au visage, frappant avec hystérie à la porte de tous les sens. L’arrivée à Rangoon était aussi violente qu’une naissance, et je comprend mieux pourquoi les nouveaux nés crient dès leurs premiers instants de vie.
Le monde, la ville me collent à la peau.
Agitation, déséquilibre, angoisse, envie ont nourri une vraie perturbation mais jamais n’ont abusé la profonde paix qui est en moi. J’ai trouvé en moi un refuge que les conditions n’atteignent pas. Une paix au delà des conditions !
Mais finalement, il m’a fallu peu de temps pour amorcer ce mouvement de descente et une bonne nuit a estompé la sensation de choc. Après ma première douche chaude depuis mon arrivée, seul sur les toits de Rangoon, j’ai assisté au lever du soleil sur la ville. Une ville étrange ou des immeubles récents s élèvent de façon clairsemée au travers d’ensembles vieillissants et décrépis. La Ville nouvelle prenant ses droits sur les vestiges du passé.

Ensuite, petit déjeuner-terrasse monumental ( étonnant pour la très piètre qualité des chambres): fruits frais, jus et confiture maison, toasts grillés sur charbon de bois, plats variés, et miracle, un vrai café. Un paradis.. Ah bon? Il est étonnant de voir à quel point de simples aliments suscitent autant de satisfaction, autant de bien être sensuel. Mais pour quelle paix, quelle connaissance, quelle libération ? Voila la trame de mon aventure, et elle semble ne pas vouloir s’arrêter sur les toits de Rangoon. C’est sur, il va me falloir plusieurs vies!
En attendant, il va me falloir du temps pour laisser les souffles s’apaiser, pour reprendre une vie à laquelle je n’ai pas renoncée, au contraire. Difficultés, réussites, échecs, plaisirs seront mon lot quotidien comme pour tout le monde. J’espère simplement mener une vie juste, à la lumière de la connaissance.

Ce n’est pas mon dernier billet, puisque je compte errer avec conscience, l’esprit ouvert à une nouvelle rencontre avec ce pays. Avant de terminer, j’aimerai dire à quel point je me sens bien entouré et je mesure ma chance de compter autant de gens si proches. Je me sens riche de cette présence qui ne se dément pas, et les billets de ce blog ont pour but de partager avec vous l’énergie de cette aventure.
Il ne me manque rien et c’est une libération de pouvoir le dire.
Et une libération plus aboutie encore, quand je pourrai la vivre prés de vous.

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Ici Radio Mandalay… Les carottes ne sont pas cuites

Peu à peu, la symphonie des sens laisse place à une plus douce mélodie. Je reprends gout à une vie qui me semblait étrangère hier encore

Fuyant Rangoon au plus vite, 13 heures de bus m’ont permis de rejoindre Bagan, un site incroyable où se concentrent sur quelques kilomètres carrés plus de 4000 temples et monastères vieux d’un millier d’années. Seul, avec ma boussole et mon vélo , j’ai arpenté pendant 4 jours les voies labyrinthiques tracées sur un sol sableux et poussiéreux. De temple en temple, d’aventure en aventure.
Bouddhas et peintures murales incroyables. Du bleu cyan, du rouge carmin, de la chaux blanche, des briques rouges, de la pierre brune. Un festival de couleurs émergeant du cours de l’histoire. Un lieu exceptionnel, coincé entre les bras d’un fleuve trop lent et plusieurs palmeraies.

Et puis ce matin, un nouveau bus vers Mandalay. 8 heures de bus couleur locale, pas beaucoup de mots mais beaucoup de sourires bienveillants. Les gens sont particulièrement gentils, curieux et ravis de pouvoir échanger un bonjour ou bien un sourire. Ils ont le gout des autres et je ne me sentais pas étranger. J’étais dans le même courant de vie.
Mandalay est une très grande ville, où règne également une grande effervescence. A cet instant la nuit prend ses marques et la ville se transforme avec l’apparition de petites échoppes, autour desquelles on peut s’installer sur de petits tabourets plastiques, disposés autour d’une table basse. Au programme, samossa, beignets, viandes en sauces avec riz, brochettes à faire frire soi même, soupes diverses. Malgré l’agitation, la foule, le bruit je me sens ici comme chez moi. Les appréhensions et les circonvolutions d’un esprit agité se sont tues. Plus exactement, elles sont aussi libres que moi et donc ne sont plus source de contraintes. Je retrouve l’essentiel, car à cet instant, je marche comme un homme libre.

Demain, je compte me rendre et séjourner dans une ville ancienne à quelques kilomètres d’ici, et il sera difficile de trouver un accès internet pendant plusieurs jours.

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Plongée au coeur Birman – Sagaing

Cela fait plusieurs jours que je rode dans les environs de Sagaing comme une âme en joie. Autour de cette ville rurale, plusieurs villages offrent des paysages incroyables, des temples perdus au milieu des rizières, des monastères centenaires, des collines (Sagaing Hills) où se concentrent pagodes aux toits dorés et murs blanchis. Mais, si tous ces sites sont incroyables, il faut admettre que l’esprit finisse par s’y habituer. Passé un certain temps dans le même univers, l’irréel devient commun, et le voyageur habitué.
Le temps historique de ce voyage s’est terminé à Sagaing, pour laisser place à un temps encore plus riche, le temps humain. Là où certains voyageurs ne passent que quelques heures, j’ai décidé d’y passer plusieurs jours, devenant l’officiel seul étranger de cette ville. Une sorte de passeport pour des rencontres amicales et chaleureuses.
Quelques soient les chemins empruntés, salutations « Mingalabaw », rires, échanges de quelques mots. Ici, les gens m’abordent sourire aux lèvres et l’amitié dans la main. Plus les jours passent et plus je me fonds dans leur cours de vie, plus l’immersion humaine est profonde ( pas de mauvaise blague 😉 ). Je me drape de leur quotidien
Au cours d une ballade, j’assiste aux préparatifs d’une cérémonie devant une pagode, quand on m’invite à pénétrer sous les tentes pour m’offrir un repas comme on en offre à ceux qu’on a pas vu depuis longtemps. Je suis assis au milieu d’une trentaine de personnes dont la moitié d’enfants. S’assurant de mon confort, on me fait ensuite apporter un repas aux plats variés, que je déguste sous les regards brillants de générosité. Passés les premiers instants d’appréhension, la fraternité prend le pas sur le poids des regards. Voila enfin La grande famille humaine dont on parle si souvent et que l’on voit si peu ailleurs. J ai été invité à la cérémonie se déroulant le lendemain et ce fut là encore un temps d’échange incroyable. Ce fut, non pas la rencontre entre deux mondes fantasmés par le voyageur intrépide, mais juste le temps d’un partage. Un partage où l’on se soucie plus de l’autre que de son origine. Une vraie rencontre humaine.
Plus les jours passent, moins je visite et plus je rencontre. J’ai poussé la plongée dans cette vie villageoise jusqu’a délaisser mon hôtel confortable au profit d’un toit différent. Un vieux moine m’héberge dans son monastère, m’offrant ainsi un toit très modeste, mais un toit qui lui sert d’abri chacune de ses nuits. Une bicoque aux murs et toits en feuilles tressées, posée sur un béton poussiéreux, ou s’entassent et se suspendent une foule d’objets utiles. Il n’est pas toujours facile d’accepter un certain dénuement, et mes nuits sont aussi légères que le sommier, en inégales lattes de bois, est dur. Mais c’est pour moi une façon d’être au cœur de la vie villageoise, car j’ai la chance d’être aussi invité à manger chaque soir chez sa fille.

Voila en quelques mots, mes glissements du temps historique au temps humain. J’ai découvert ce café internet ce matin, et c’est une vraie coïncidence car mon voyage touche aussi à sa fin. Je prends cet après midi un bus pour Yangoon (13-14 h de transport mode local), et c’est de façon naturelle que je quitte cet endroit riche d’interactions. Il va me falloir du temps pour mieux assimiler cette aventure car elle est également riche de questionnements. Il me reste encore quelques jours pour me préparer au grand saut et retrouver, dès le premier jour de février, ces visages et ces voix auxquels je pense souvent.

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Désherence Birmane

Et bien c’est ma dernière nuit à Yangoon, et je suis incapable à cet instant de dresser le moindre bilan, de faire le moindre constat tant je vivais et vis encore dans l’instant présent. Pas comme le sage au pied de l arbre, mais dans une certaine insouciance de l’accompli comme de l’à-venir.
J ai l’impression que c’est cette aventure qui m’a mené plutôt que le contraire. J’ai l’étrange impression que les souvenirs sont superflus, car souvent propices à révéler l’ego du voyageur plutôt que la teneur de son aventure. Et je n’ai pas vraiment lutté contre la fuite du temps car c’est un combat inutile. Je crois que j’ai juste fait confiance à l’élan qui m’a mené jusqu’ici’.

Je suis content de ne pas pouvoir écrire le mot fin tant il y a d’espaces à conquérir en soi, pour gagner toujours en liberté. Et Je suis content d’avoir pris le temps de les approcher.
Je ne sais pas grand chose, (surtout ce soir), mais je sens encore le souffle de ces grands espaces au creux de chaque instant.

Billet sans FIN pour Vie à suivre …

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Retour à Paris

Cela fait quelques jours que j’ai touché le sol parisien et j’ai peur que le brutal choc thermique de l’arrivée n’ait laissé sous mon crane une buée persistante.
L’esprit vague et trainasse, saisissant parfois ses propres reflets comme de nouveaux amis. Ou alors, parfois il s’essouffle à la conquête des chimères du désir.
Flux, reflux, étranges marées pour celui qui cherche à recouvrir le monde. Nous sommes plus nombreux que d’habitude, rarement un seul.

Je vis dans une étrange nébuleuse, entre ciel et terre : Est ce le purgatoire ? Non! Trop doux, et puis il n’est pas encore temps d’expier, c’est simplement le cours d’un long transit entre deux mondes. Un transit dont je connais la musique de début. Une musique qui sonne, sans regret , aussi un temps passé.

arrivee roissy

AVIS DE RECHERCHE POUR MASSE GRISE FRIPPEE AYANT PERDU SON CONTENANT
J’en arrive presque à me demander si une partie de mon cervelet ne tourne pas indéfiniement sur un des tapis à bagages de Roissy, attendant patiemment que l’enveloppe qui me sert de corps passe le récuperer.

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