Allo Houston … ici Rangoon

Et bien oui, c’est ici que les athéniens s’atteignirent !!! J ai quitté hier ma bulle du voyageur immobile de façon assez naturelle, comme si elle s’était imposée à moi doucement. Je pars du centre en paix même si la séparation n’est pas simple. J’y ai vécu une aventure extraordinaire, ou chaque jour, chaque instant était une source d’une profonde connaissance, donnant parfois même l impression d’être la source de toutes les sources. J’y ai tellement appris, sur moi, sur les liens que j’entretiens avec le monde, avec vous, qu’à cet instant , je suis incapable d’en rendre compte. Impossible de dénombrer une si grande richesse. Il est trop tôt pour tirer des conclusions, mais plus j’apprenais et plus je me rendais compte que je ne savais rien, et pour paraphraser Gabin : Je sais que je ne sais rien
J ai bien peur qu’ il me faille plusieurs vies pour avancer plus loin sur ce Chemin.

L’arrivée, le plongeon dans un Rangoon effervescent m’a fait l’effet d une bonne petite électrocution. Les bruits, les odeurs, les lumières, la foule m’ont littéralement sauté au visage, frappant avec hystérie à la porte de tous les sens. L’arrivée à Rangoon était aussi violente qu’une naissance, et je comprend mieux pourquoi les nouveaux nés crient dès leurs premiers instants de vie.
Le monde, la ville me collent à la peau.
Agitation, déséquilibre, angoisse, envie ont nourri une vraie perturbation mais jamais n’ont abusé la profonde paix qui est en moi. J’ai trouvé en moi un refuge que les conditions n’atteignent pas. Une paix au delà des conditions !
Mais finalement, il m’a fallu peu de temps pour amorcer ce mouvement de descente et une bonne nuit a estompé la sensation de choc. Après ma première douche chaude depuis mon arrivée, seul sur les toits de Rangoon, j’ai assisté au lever du soleil sur la ville. Une ville étrange ou des immeubles récents s élèvent de façon clairsemée au travers d’ensembles vieillissants et décrépis. La Ville nouvelle prenant ses droits sur les vestiges du passé.

Ensuite, petit déjeuner-terrasse monumental ( étonnant pour la très piètre qualité des chambres): fruits frais, jus et confiture maison, toasts grillés sur charbon de bois, plats variés, et miracle, un vrai café. Un paradis.. Ah bon? Il est étonnant de voir à quel point de simples aliments suscitent autant de satisfaction, autant de bien être sensuel. Mais pour quelle paix, quelle connaissance, quelle libération ? Voila la trame de mon aventure, et elle semble ne pas vouloir s’arrêter sur les toits de Rangoon. C’est sur, il va me falloir plusieurs vies!
En attendant, il va me falloir du temps pour laisser les souffles s’apaiser, pour reprendre une vie à laquelle je n’ai pas renoncée, au contraire. Difficultés, réussites, échecs, plaisirs seront mon lot quotidien comme pour tout le monde. J’espère simplement mener une vie juste, à la lumière de la connaissance.

Ce n’est pas mon dernier billet, puisque je compte errer avec conscience, l’esprit ouvert à une nouvelle rencontre avec ce pays. Avant de terminer, j’aimerai dire à quel point je me sens bien entouré et je mesure ma chance de compter autant de gens si proches. Je me sens riche de cette présence qui ne se dément pas, et les billets de ce blog ont pour but de partager avec vous l’énergie de cette aventure.
Il ne me manque rien et c’est une libération de pouvoir le dire.
Et une libération plus aboutie encore, quand je pourrai la vivre prés de vous.

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