Ce que je n’ai pas dit – Qui est donc ce fameux Moi?

Qui est donc ce fameux Moi, ce fameux Je.  La philosophie, la psychiatrie et la psychanalyse, ont développé une connaissance précise de ce « Moi » et je ne prétends pas ici en faire la synthèse mais plutôt mettre en avant les réflexions soulevées par ce que j’ai moi-même pu constater.

La méditation, en cultivant le calme et une attention ouverte permet l’observation de tous les phénomènes physiques et mentaux qui participent à la construction de la notion d’individualité, et de mieux saisir leur réalité, comme leurs interactions.

Cette observation révèle que la notion d’individu, celle qui donne le sentiment du «  Moi » se construit autour de 3 processus principaux : l’identification «ceci est Moi », l’appropriation « ceci est à Moi » et la conceptualisation « ceci est mon Moi ». Ce Moi s’élabore selon ces processus interactifs et selon leurs mouvements, nous sommes alors bien loin de notre certitude d’être une entité figée et solide : il y a une dynamique du Moi plutôt qu’une substance en son cœur.

Au travers de quelles capacités l’individualité se manifeste-elle ?

Ressentir :

Si il y a du ressenti c’est qu’il y a surement un « Moi », un « Je » qui éprouve. On peut entendre alors   en son for intérieur : « ceci (ce que je ressens ou éprouve) est ce fameux Moi », la notion d’individu se constituant autour des phénomènes ressentis.

Penser :

Si il y a de la pensée, de la conceptualisation, c’est qu’il y a un Moi, un Je qui pense  et qui se pense. On peut entendre alors en son for intérieur « Ceci est ma personne », « ceci est mon Moi », la notion d’individu se constituant autour de la capacité à penser, à conceptualiser

Posséder :

Si il y a des choses que l’on peut prendre ou s’approprier, c’est qu’il y a un « Moi », un « Je » qui en devient propriétaire, qui peut les saisir. On peut entendre alors « ceci est à Moi », « ceci est mien », la notion d’individu se constituant autour de la capacité à s’approprier.

En examinant tout ce qui permet de dire :

« Ceci est Moi », on considère et on observe l’individu selon sa capacité à s’identifier à ce qui est vécu ou éprouvé. (ordre psychologique)

« Ceci est  mon Moi », on considère et on observe l’individu selon sa capacité à conceptualiser (ordre philosophique)

« Ceci est Mien », on considère et on observe l’individu par sa capacité à s’approprier.              (Appropriation des phénomènes extérieurs ou intérieurs : ordre phénoménal)

Le sentiment du Moi, la notion d’individu et le Moi apparaissent comme des phénomènes plutôt que comme une substance. Et quels que soient les processus incriminés – identification, conceptualisation, appropriation – ils concourent tous à renforcer la dualité sur laquelle se fonde la certitude de notre individualité : il y a Moi et il y a le reste du monde. Mais si l’on pousse encore plus loin l’observation, quelle sera la nature du Moi révélé ?

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