Ce que je n’ai pas dit – Qu’est ce que la méditation ?

Qu’est ce que la méditation

Sachant qu’il en existe de nombreuses sortes (bouddhistes ou non), je devrais dire « Que sont les méditations » ?

Voilà une grande question qui a fait l’objet d’un nombre incalculable d’études, d’essais et de guides en tout genre. Mon intention n’est pas d’en faire la somme ou la synthèse, mais plutôt de développer une réflexion enrichie de mon expérience personnelle et des questions qu’elle soulève. Ces dernières années orientées vers l’étude et la pratique du bouddhisme theravada, et mes 7 semaines passées en Birmanie ont profondément nourries ma pensée et mon regard. Et ces quelques notes ont pour but de laisser ma pensée se délier et se confronter ; c’est une étude des contours de mon intuition pour laisser, peut être, apparaitre un sens indicible.

Qu’est ce que la méditation ? Cette question reste ouverte car la méditation est une perception trop personnelle pour être réellement définie en un sens universel. Elle est surtout indescriptible pour une raison simple : c’est une expérience ancrée dans le présent et toute description de cet instant nous éloigne du lieu et du temps de sa réalité – Dès que l’on parle de l’instant présent, il est déjà devenu un instant du passé.

On ne peut pas vraiment dire ce qu’elle est, mais on peut décrire en quoi elle consiste. Pour ma part, je parle de la méditation comme d’un moyen de connaissance de la réalité. Je parle de celle qui se fonde sur une observation attentive des phénomènes mentaux et physiques qui constituent notre vie. Le méditant étant simplement celui qui s’exerce à une observation sans jugement à chaque instant présent. C’est pourquoi, au fil de ces articles, j’alternerai (sans perte de sens)  les termes « observer » et « méditer ».

Enfin, Il est indispensable se rappeler que la méditation n’est qu’un outil habile, ce n’est qu’un entrainement à l’observation, une simple culture mentale. Elle prépare le terrain au développement de la sagesse – cette connaissance qui libère – tout comme l’agriculteur prépare la terre pour ses futures récoltes.

Méditer, c’est observer sans jugement tous les phénomènes mentaux et physiques qui construisent notre vie, c’est observer à chaque instant présent leurs interactions à l’intérieur de soi comme à l’extérieur. Méditer c’est développer une culture mentale de l’attention dans l’instant, c’est juste observer ici et maintenant ce qui vient à la conscience.

Méditer, c’est observer pour comprendre ; comprendre quelles forces nous poussent à agir, à choisir, à être.

Détendez vous, asseyez vous confortablement, le dos bien droit, les épaules légèrement rentrées, les mains posées sur les cuisses, fermez les yeux, laissez l’esprit se calmer et observez sans juger. Voilà, vous méditez !

La première chose qui apparait évidente au cours de la méditation, c’est ce point focal qui occupe toutes les pensées, toutes les sensations, tous les états d’esprit : le Moi. Ce Moi qui ressent : Qui a chaud ou froid ? Qui est en paix ou en colère ? Ce Moi qui pense et qui se pense. Ce Moi qui échafaude, planifie et choisit. Même les yeux fermés, on entend toujours ce « Moi », ce « je », ce « je veux »,  ce « je ne veux pas », ce « c’est à moi » : la cacophonie d’un égo affamé et insatiable que rien ne peut apaiser bien longtemps.

Dans la vie quotidienne il faut impérativement faire, agir, entreprendre, projeter (parfois sans même vraiment savoir pourquoi), dans le seul but de ne pas laisser ce « Moi » réclamer et crier qu’il a faim. Il se nourrit de tout et peu importe que ce soit d’une pensée, d’une sensation, d’une envie, il lui faut toujours quelque chose à mâchouiller. Alors évidemment, méditer et rester assis sur un coussin de longues heures sans rien faire d’autre qu’observer, c’est contrarier ce fameux Moi. Et puis à quoi cela pourrait il servir ? Quelle utilité à perdre son temps ? Et quels plaisirs pourrait on tirer à rester là, immobile ? Méditer, c’est observer pour comprendre.

Comprendre ce « Moi » qui ne cesse jamais de parler, de planifier nos vies, de rêver, de vouloir bondir de plaisir en plaisir. Mais au fait, qui est ce « Moi » et où se cache-t-il ? Après plusieurs années et 7 semaines passées seul face à moi-même, je le cherche encore ! Paradoxalement, j’ai vu et entendu beaucoup de monde à l’intérieur de moi, sans jamais trouver quelqu’un en particulier : j’ai vu celui qui a faim, celui qui veut partir, celui qui veut dormir, celui qui est en colère, celui qui est heureux. Chacun d’eux m’a dit qu’il était moi ; mais je n’ai vu se succéder que des reflets comme autant de facettes sur une boule.

«- Miroir, dis-moi qui je suis

– Tu es la somme de tous ces facettes mais aucune d’elles n’est plus vraie que les autres ! Tu es chacune de ces voix mais aucune d’elles n’est Toi ! »

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