Cela fait plusieurs jours que je cherche l’inspiration pour poser ici les premiers mots. Mais plus je tente de les saisir, plus ils m’échappent, laissant place à de simples nuages de fumées, qu’aucun chamane ne saurait décrypter. Je ressens encore derrière cette incapacité à énoncer l’onde de choc du retour. Mon esprit s’agite sur les braises du monde sans pour autant trouver une place où se poser.
Le voile des illusions s’est déchiré et il laisse passer une lumière crue et parfois inconfortable quand elle met en perspective une vérité que la rêverie ne saurait adoucir : derrière les apparences, les revers du monde moderne brillent par leur brutalité et leur cynisme, transformant l’essence humaine en une matière moins estimée qu’un steak haché.
Je vois sans complaisance les contours du monde moderne, dévoilant cette créature autonome et avide des cœurs et des esprits. Une créature surpassant et écrasant son créateur. Une créature dévorant son créateur.
Mais aussi grand que soit ce « monstre dévoreur », il ne tient qu’à nous d’user de notre liberté de choix et de refuser une certaine soumission. Libre à chacun de trouver la voie de sa propre libération et de son émancipation.
Quant à moi, en cherchant à comprendre le monde, j’ai ouvert la voie à une aventure plus grande que mon imagination. Pour trouver la réponse à ces questions, il n’est pas nécessaire d’aller bien loin, il suffit juste de s’assoir et de fermer les yeux. Alors, l’évidence saute aux yeux de celui qui sait contempler le cœur et le souffle de l’esprit. Car aussi impitoyable que soit le monde, il n’est rien sans son grand architecte : l’esprit. C’est au cœur de cette interdépendance entre l’esprit et le monde que se forgent également les clés de la libération. Une libération offerte à celui qui saura contempler et comprendre.
Il est difficile de trouver les mots pour décrire et partager les reflets de mon propre esprit, j’espère simplement que, parfois, un peu de ce sens surgira entre les silences. Au fil de quelques billets, je vais tenter de tisser à nouveau la trame de cette aventure, laissant aux très très nombreux lecteurs () le choix d’y développer une intuitive compréhension. Le récit sera tiré de mon carnet de méditation, scrupuleusement tenu chaque jour au fil de ces 7 semaines passées au centre de méditation. Puissé-je trouver l’énergie d’évoquer ce qui se passe si bien de mots !
Au fil des inévitables et constructives répétitions, j’espère donner un sens palpable aux mots « méditation », « espace », « illusion », « objets », « libération »; car la vérité ne se nomme pas, elle se dévoile.